Une enquête de la VUB montrerait que 84% des médecins généralistes auraient déjà été victime d’agression(s) physique(s) et/ou verbale(s) au cours des 4 dernières années. Le SPF Intérieur a publié, début 2018, une brochure à destination des médecins généralistes afin de mieux les informer sur les dispositifs existants en cas d’agression.

Il s’agit là d’un bon premier pas, j’ai, dès lors, questionné le Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, afin de faire le point sur le dossier et de connaître ses futures intentions afin d’améliorer la sécurité de personnes qui se dévouent chaque jour pour nous et qui ne comptent pas leurs heures pour nous soigner…

Je ré-interpellerai donc le Vice-Premier Ministre au cours de l’année afin de voir si le dossier évolue positivement.

Vous trouverez, ci-dessous, ma question ainsi que la réponse du Ministre.


Monsieur le Vice-Premier Ministre,

Le SPF Intérieur vient de publier une brochure à destination des médecins généralistes afin de mieux les informer sur les dispositifs existants en cas d’agression. Selon l’Association belge des Syndicats Médicaux (ABSyM), celle-ci constitue un bon premier pas mais pourrait encore s’accompagner d’éléments concrets.

Effectivement, Mr Peter Backx, responsable de la communication de l’ABSyM, explique qu’une enquête de la VUB montrerait que « 84% des médecins ont été victime d’agression(s) physique(s) et/ou verbale(s) au cours de ces 2 dernières années, mais 80% des personnes interrogées n’ont pas fait de déclaration à la police ou l’ordre des Médecins ». Ces statistiques sont interpellantes.

Dès lors, permettez-moi, Monsieur le Vice-Premier Ministre, de vous adresser ces questions afin d’obtenir quelques éclaircissements :

– Quelle est votre vision sur cette problématique ? Quelles sont les mesures complémentaires qui peuvent être apportées au corps médical afin d’assurer une meilleure sécurité ? Avez-vous eu des contacts avec l’ABSyM à ce propos et qu’en est-il ressorti ?

La Note-cadre Sécurité intégrale 2016 accorde spécifiquement de l’attention à ce phénomène.  Dans ce contexte, mes services ont créé en 2016 un groupe de travail « Sécurité des médecins » au sein de la Direction générale Sécurité et Prévention afin de cibler les priorités en matière de prévention et de développer des bonnes pratiques en tenant compte des spécificités et besoins locaux. 

Fin 2017, une concertation a été organisée avec le groupe de travail, lors de laquelle l’ABSyM était présente.


– Quelles seront les prochaines actions concrètes mises en œuvre par le Gouvernement afin d’améliorer la protection des médecins en cas d’agressions ?

Je souhaite stimuler la communication et l’échange d’informations entre le Cercle de médecins et la police locale  ainsi que la conclusion de protocoles de collaboration volontaires prévoyant – en bonne concertation et compte tenu des spécificités locales – des mesures concrètes en matière de prévention et gestion des actes de violence à l’encontre des prestataires de soins, telles que par exemple la facilitation de l’enregistrement, des trajets administratifs et de l’accompagnement préventif des médecins généralistes.

Il me semblerait judicieux d’encourager et faciliter la multiplication de ce type de liens de collaboration. A cet effet, un courrier sera adressé prochainement aux chefs de corps de toutes les zones de police, aux bourgmestres et aux cercles des médecins.  Un exemple de protocole d’accord entre les cercles de médecins et la police locale est ajouté qui peut servir de source d’inspiration aux zones qui sont moins confrontées à cette problématique.

En outre, le groupe de travail précité se penchera en 2018 sur la mise sur pied d’une campagne à l’égard de la population/des patients.  Nous devons partir à cet égard du respect pour le dispensateur de soins.  L’objectif est de créer une prise de conscience auprès des citoyens.

– Il apparaitrait que le point de contact de l’Ordre des Médecins pour signaler les agressions était très peu utilisé en pratique, et pour y remédier, L’ABSyM évoque la mise en place d’un numéro de contact unique, est-ce envisageable et/ou à l’ordre du jour ?

Lors de la concertation du Groupe de travail fin 2017, l’Ordre des Médecins a donné un état de lieux sur le ‘point de contact national agression contre les médecins’.  Des informations (anonymes) sont recueillies concernant la personne du médecin, la personne de l’agresseur, la nature, le lieu et le moment de l’agression.

Je renvoie également à l’application « App 112 BE » lancée en juin 2017. Cette appli permet à tout citoyen en détresse d’appeler les services d’incendie, une ambulance ou la police. L’utilisation de cette application permet de gagner un temps considérable dans le traitement d’un appel d’urgence, étant donné que le lieu et les données personnelles sont transmis en même temps que l’appel. Au moment d’installer l’appli, le médecin généraliste peut insérer sa profession dans un champ d’information. L’opérateur du centre de secours pourra ainsi prendre connaissance de la profession de l’intéressé en cas d’appel. L’appli permet en outre au médecin de lancer une session de chat s’il n’est pas en mesure de s’exprimer oralement.