Vous l’aurez certainement remarqué dans la presse ou les réseaux sociaux : la minorité a décidé de quitter le Conseil communal d’avant hier (29 septembre 2016), parce qu’à nouveau, le quorum n’était pas atteint par la majorité de la Liste du Mayeur (13/25 Conseillers nécessaires pour assurer la tenue du Conseil). Nous nous rendons bien compte, qu’à priori, ce type d’action ne permet pas de (re)gagner la confiance que le citoyen peut avoir envers le politique, mais celui-ci était nécessaire pour « donner un électrochoc à cette majorité qui semble à nouveau se reposer dans ses vieux travers, et cela, Jemeppe ne peut plus se le permettre » !
Avant de vous inviter à lire mon intervention pour ce Conseil, il est important de souligner que, non, nous ne sommes pas parti à cause de l’absence pour raison de santé d’un des membres de la Liste du Mayeur (nous lui souhaitons d’ailleurs un prompt rétablissement).
Nous ne pouvions accepter l’absence de Madame Hachez qui aurait permis à la majorité d’être en nombre.
Ci dessous, mon intervention pour le Conseil communal du 29/09/2016, bonne lecture !
Monsieur le Président, madame et messieurs les membres du Collège, chers collègues,
Monsieur Carlier, permettez-moi d’effectuer un petit saut dans le temps. De revenir 7 mois en arrière, et de vous rappeler certains points de votre intervention du 29 février passé. Il y a 7 mois aujourd’hui, jour pour jour (car oui l’ironie du sort fait que nous sommes également un 29), vous nous faisiez part de votre satisfaction d’offrir aux jemeppois une nouvelle majorité offrant (et je vous cite): « des garanties de solidité et de stabilité ».
Mesdames, Messieurs,
Une majorité est-elle réellement stable et solide lorsqu’elle compte sur la minorité 2 fois d’affilée pour obtenir le quorum et garantir la bonne tenue de cette instance démocratique ?
Nous en doutons !
Monsieur Carlier, vous souligniez également que vous étiez conscient que votre [et je dirais aussi « notre » car cela s’applique à chacun de nous autour de cette table], notre « premier devoir c’est de servir le citoyen, servir l’intérêt général ».
Mesdames, messieurs,
Est-ce bien votre premier devoir (celui de servir le citoyen et l’intérêt général) que vous respectez lorsque ce collège s’obstine à maintenir la séance le jeudi alors qu’il crée en 6 mois plus de problème de quorum que ce que le lundi a pu en causer en plus de 3 ans ?
Nous en doutons !
Aussi, Monsieur Carlier, Vous ne manquiez pas de remarquer, avec justesse, que notre « nouvelle opposition aura à cœur de faire vivre le débat démocratique au sein de cette assemblée » parce que nous ne nous ne manquerions pas de vous interpeller sur quantité de dossiers. Vous ne vous trompiez pas également lorsque vous indiquiez que la gestion de notre commune ne pourra que bénéficier de notre regard vigilent.
Encore faut-il que ce débat démocratique puisse avoir lieu dans un cadre serein pour tous. La problématique que nous vivons aujourd’hui est d’autant plus grave que je vous ai déjà alerté à maintes reprises sur le fait que le jeudi n’est pas un jour approprié pour la bonne tenue des séances de ce Conseil et des débats qui doivent y prendre place. Oui, il est difficile pour une cheffe de groupe de la minorité que de pouvoir siéger, et vous interpeller, comme vous l’évoquiez Monsieur Carlier, alors que la Chambre des Représentants, où je siège également, se réuni en séance plénière au même moment.
Mesdames, messieurs,
Est-ce en agissant de la sorte que l’on témoigne son respect de la démocratie et de ses instances ?
Est-ce bien comme cela que nous respectons l’ensemble des citoyens que nous avons l’honneur et le devoir de représenter ?
Nous en doutons !
Voilà donc 7 mois que nous vous avertissons quant à la situation dangereuse que vous avez créé le 29 février passé. Force est de constater, que nos appels à la vigilance, ces cartons jaunes qui ont été brandis plus d’une fois, n’ont pas été suffisant ! Alors, parce que cette politique de l’autruche ne peut plus continuer, comme au football, nous sommes obligés, ce soir, de sortir le carton rouge et de quitter cette assemblée.
Chers citoyens, sachez que ce n’est pas de gaieté de cœur que nous agissons de la sorte, je dirais même que c’est avec tristesse, dépit et à contrecœur.
Mais, en tant que minorité constructive, qui doit rester vigilante au respect de notre démocratie, nous sommes dans l’obligation de donner un électrochoc à cette majorité qui semble à nouveau se reposer dans ses vieux travers, et cela, Jemeppe ne peut plus se le permettre.
Dès lors, avant de quitter cette assemblée, Monsieur Ledieu, permettez-moi de conclure en citant votre intervention du 31 janvier 2015 : « au regard de la faiblesse [et je rajouterai : de ses manquements répétitifs], et de l’absence de 2 de ses membres, nous quitterons la séance ».
Je vous remercie.
S. THORON