Le 8 octobre passé avaient lieu les commémorations pour les Déportés et le réfractariat à Mornimont. Cette commémoration a eu lieu en compagnie des élèves de l’école du village. C’est tout spécialement aux enfants que j’ai voulu adresser mon discours que vous pouvez retrouver ci-dessous.
« Grâce à vous, nous savons que le devoir de mémoire est entre de bonnes mains à
Jemeppe-sur-Sambre
Chers enfants, c’est à vous que j’aimerais plus spécialement m’adresser aujourd’hui. Avec vos institutrices vous avez eu l’occasion de réfléchir un peu à la signification de cette commémoration. Vous savez maintenant que cette cérémonie est organisée dans le but de « conserver la conscience nationale d’un événement de l’histoire collective et servir d’exemple et de modèle »…
Mais qu’est ce que ça peut bien vouloir dire « conserver la conscience nationale d’un évènement » ? Et pourquoi, chaque année, se rappeler, remettre dans nos pensées des évènements si douloureux pour nos grands-parents qu’il serait bien plus facile de les oublier et de ne plus y penser ?
Cette manifestation, si nous voulons l’organiser en votre présence ce n’est pas « juste » parce que nous sommes gentil, et que nous avons envie de vous donner une petite heure de récré entre une leçon de français ou de mathématique. Bien que je sais que cela peut vous faire plaisir, oui oui oui, je sais ce que c’est : j’étais à votre place il n’y a pas si longtemps !
Non, s’il est important que vous soyez ici, parmi nous, c’est bien pour les 3 grandes raisons que vous avez si justement présenté :
Tout d’abord parce qu’il ne faut pas oublier que des gens se sont battus, ont souffert pour nous, pour notre liberté ! Et nos pensées vont plus spécialement, aujourd’hui, aux hommes, aux femmes, aux enfants, comme vous qui ont été obligé d’aller travailler dans des camps, et y ont, parfois, souvent, laissés leur vie…
Si nous tenons à organiser ces commémorations avec vous c’est aussi parce que la plupart d’entre-nous avons la chance de ne pas avoir connu ces événements. Et donc, la seule manière de ne pas les oublier, c’est de pouvoir transmettre ce souvenir de génération en génération : un jour, ce sera à vous de raconterez à vos enfants que s’ils sont libre d’aller à l’école, s’ils ont à manger chaque jour, s’ils ne doivent pas se cacher pour éviter les bombes,… Tout cela, ils l’ont grâce à leurs arrière-arrières grands-parents qui se sont battus pour eux.
Enfin, et certainement la question la plus importante : pourquoi ne faut-il pas oublier ? Et bien parce que, comme vous l’avez dit, c’est le meilleur moyen qui existe afin que cela n’arrive plus jamais, ici, en Belgique, à Jemeppe !
pourquoi ne faut-il pas oublier ? Et bien parce que, comme vous l’avez dit, c’est le meilleur moyen qui existe afin que cela n’arrive plus jamais, ici, en Belgique, à Jemeppe !
On pourrait continuer et ajouter mille autres raisons, mais, aujourd’hui, je pense à une autre en particulier : c’est important, pour nous, de se rappeler, de commémorer, parce que cela nous donne l’occasion de voir quelle chance nous avons en Belgique. Oui, aujourd’hui encore, des milliers, des millions d’enfants, de mères, de pères, sont obligés de quitter leur pays, laisser tout ce qu’ils ont, au péril de leur vie, pour fuir la guerre et la mort ! Alors, n’oublions pas…
Enfin, avant de laisser la parole à notre échevin en charge des manifestations patriotiques, Monsieur Jaques Lange, et de nous retrouver autour du verre de l’amitié offert par l’administration, je me dois de conclure en soulignant le fait que si tout ce travail de mémoire est possible c’est parce que des personnes y consacrent du temps, de l’énergie.
Je voudrais donc tout spécialement remercier, à nouveau, Madame Lambotte pour son dévouement à cette cause. Au même titre que tous les membres des associations patriotiques et nos chers portes-drapeaux. Mesdames, Messieurs, grâce à vous, nous savons que le devoir de mémoire est entre de bonnes mains à Jemeppe, alors Merci !