Quelles actions vont-elles être mises en oeuvre par la Belgique afin de traduire concrètement les objectifs de cette nouvelle résolution ?
En juin passé le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté une nouvelle résolution à propos de la problématique des enfants dans les conflits armés, et notamment celle des enfants soldats. Attachée aux Droits de l’Enfant, ce fût pour moi l’occasion de poser une question au Ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, à ce propos. Notamment parce que dans la liste des pays où des sévices contre les enfants ont été constatés, se trouvent des pays avec lesquels la Belgique entretien une étroite collaboration. Des pays tels que le RDC ou le Mali.
Il faut savoir que la Belgique a soutenu la requête du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon, visant à élargir la gamme d’outils dont disposent les organismes de protection de l’enfance pour recueillir et communiquer des informations sur les enlèvements d’enfants. La Belgique a également coparrainé la résolution ajoutant l’enlèvement des enfants dans les violations entrainant une inscription des pays à problème dans les listes de l’ONU.
Le Conseil de Sécurité effectue aujourd’hui de multiples demandes telles que a mise en place de plans d’actions concrets avec des délais afin de mettre fin aux atteintes et sévices sur les enfants, un meilleur appui logistique, humain et financier des pays touchés par les conflits armés et en collaboration avec la société civile, etc.
J’ai donc demandé au Ministre si des actions concrètes allaient être mises en œuvre par la Belgique afin de traduire concrètement les objectifs de cette nouvelle résolution et les recommandations du Secrétaire Général de l’ONU qui y sont liées ; quels moyens budgétaires allaient être alloués afin de lutter contre l’enrôlement des enfants soldats ; quelles étaient les collaborations en la matière avec les autres Etats européens, la société civile et les réseaux d’ONG afin d’éradiquer ce fléau.
Le Ministre a pu me confirmer que cette problématique était une priorité pour la Belgique depuis de nombreuses années et que nous avons toujours soutenu le mandat de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général pour les enfants dans les conflits armés. Nous sommes d’ailleurs un membre actif du groupe des amis pour les enfants dans les conflits armés : un groupe informel de pays qui examinent les dossiers en la matière et appuie le bureau de la Représentante de l’ONU.
Nous finançons également un programme de l’UNICEF « Monitoring and Reporting Mechanism on grave violations against children in armed conflict » à concurrence de 6.6 millions d’euros (2010-2014) et 4.5 millions viennent d’être débloqués par le Ministre De Croo pour les deux prochaines années. Ce système de rapportage permet la surveillance des violations et permet de prononcer des sanctions ciblées et de rassembler des preuves en vue d’intenter des procès contre les responsables.
Enfin, au sein de l’UE, la Belgique a pris l’initiative de mener une campagne de lobbying pour soutenir la campagne de ratification des Nations Unies pour le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dan les conflits armés.
Chaque jour de nouveaux enfants sont encore enrôlés dans différents conflits à travers le monde, il est important que la Belgique soit dans la locomotive des pays qui visent à éradiquer cette problématique et mon travail parlementaire me permet de mieux savoir, me renseigner sur les actions concrètes que nous menons. Il s’agit là d’un dossier que je suivrai tout au long de cette législature !
S. ThoroN
source image : wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_soldat#/media/File:Children_In_iraq-iran_war3.jpg