Le reportage d’Envoyé spécial, sur France 2, a relancé le débat de la dangerosité sanitaire que représente (ou non) les terrains de sport synthétiques et les billes de caoutchouc qui en recouvrent certains. J’ai questionné notre Ministre de la Santé, Maggie De Block, afin de faire le point sur la situation. Retrouvez, ici, mon intervention ainsi que la réponse de la Ministre lors de la séance plénière du 1er mars 2018.
Madame la Ministre,
La question des risques sanitaires potentiels ou réels des terrains synthétiques sur la santé a rebondi dans l’actualité suite à une émission d’Envoyé Spécial diffusée sur France 2.
De sérieux risques pour la santé y sont évoqués. Les granules de caoutchouc, produits à partir de pneus recyclés pourraient être cancérigènes. Ils sont utilisés dans la fabrication des gazons synthétiques mais aussi dans des aires de jeux pour enfants. Selon la presse, le gouvernement français a pris la décision de saisir l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur les éventuels risques liés à l’utilisation des granulats de caoutchouc recyclés notamment dans les terrains de sports synthétiques.
Les granules de caoutchouc, produits à base de pneus recyclés sont utilisés pour les gazons synthétiques mais aussi dans des aires de jeux pour enfants alors qu’ils pourraient être cancérigène.
En tant que responsables politiques, nous sommes fortement sollicités par nos citoyens sur cette question. Dès lors, Madame la Ministre, permettez-moi de vous adresser ces questions :
- Avez-vous, avec vos services, déjà entamé une réflexion sur les risques liés aux terrains synthétiques ?
- A-t-on des études récentes sur la question dans notre pays ? Le Conseil supérieur de la santé a-t-il déjà examiné la problématique ?
- Dans l’affirmative, a-t-on des recommandations et des normes bien précises à respecter quant à ces terrains ?
Dans la négative, ne comptez-vous pas saisir le Conseil supérieur de la santé sur cette problématique ?
Réponse de la Ministre, Maggie De Block :
La question de la santé des utilisateurs des terrains de sport et plaines de jeux me tient à cœur. Les terrains de sport composés de granulés de caoutchouc ont, d’abord, été posés aux Pays-Bas et en Flandre déjà en 2016, puis seulement dans une phase ultérieure à Bruxelles et en Wallonie. Par conséquent, les études par rapport aux risques sanitaires se suivent semaine après semaine.
En concertation avec les autorités flamandes, il y a plus d’un an, j’ai chargé mes services de déterminer s’il existait un danger pour la santé publique. Nous avons alors examiné les études menées aux PaysBas.
La Belgique a également contribué à une étude de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
« afin d’exclure tout risque, notre pays soutient de manière active le renforcement des normes européennes »
Fin février 2017, elle a conclu que le risque était très faible. L’Institut néerlandais pour la Santé publique et l’Environnement a également conclu que le risque pour la santé était presque négligeable. Inutile donc d’être alarmiste néanmoins, afin d’exclure tout risque, notre pays soutient de manière active le renforcement des normes européennes et la limitation d’hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les granulés composant les pneus. Nous attendons une proposition des PaysBas à la fin du mois prochain. Après quoi les Etats membres et le Parlement européen pourront agir.
En résumé, sachez qu’il n’y a aucun danger imminent pour la santé publique et nous sommes encore en train de travailler au renforcement des normes européennes avec nos pays voisins par le biais de l’ECHA.
Voilà une réponse rassurante, néanmoins je resterai attentive à la suite de ce dossier et ne manquerai pas d’interpeller la Ministre sur la proposition attendue des Pays-Bas à la fin du mois prochain en ce qui concerne le renforcement des normes en la matière.